Ennemi invisible destructeur
Le 17 mars, nous sommes en confinement à partir de 12H ! Nous sommes en guerre contre un ennemi invisible, un virus microscopique.
Un virus qui attaque des vivants.
Il tue surtout dans les pays riches, des pays équipés, surarmés.
IL a répandu la terreur, il ignore les frontières et les différences sociales, c’est le COVID 19, le Coronavirus !
Et cela nous a été confirmé seulement deux jours après les élections municipales du 15 mars.
Notre gouvernement connaissait tout cela !
Pour autant, il a préféré maintenir les élections, malgré le danger, qu’il a fait encourir à toute la population et particulièrement à tous ceux qui ont tenu les bureaux de vote.
Comment justifier ce choix?
Aussi, j’ai décidé de remplir des pages blanches pour parler de mon expérience personnelle, pour témoigner sur le combat que je mène mais aussi sur les joies et la noblesse de l’engagement politique, au plus proche des habitants.
Et surtout, sur mon questionnement du présent et de l’après pandémie .
Mais voilà, aujourd’hui nous sommes en confinement. Chacun chez soi.
Ce virus nous oblige à nous protéger, à nous calfeutrer, en nous protégeant les uns des autres.
Nous souffrons de ne pas nous voir, de ne pas nous toucher, de ne pas nous embrasser, et de ne pas être à coté de ceux qui souffrent.
Et cela est contraire à notre liberté démocratique…
Pourtant, Pascal disait : « tous les malheurs des hommes viennent du fait qu’ils ne savent pas rester dans une chambre, en repos. »
Comment accepter sereinement cette pandémie ? Peut-être, en prenant l’exemple de Marc Aurèle, lorsqu’il écrivait qu "il faut accepter sereinement ce qu'on ne peut pas changer".
Comment découvrir du positif, sans omettre les souffrances qui frappent tant de familles…
Nous vivons une période très spéciale.
Quand un virus frappe, difficile d’arrêter la machine et de se projeter au delà de son impact.
Je ne fais aucune polémique, parce que je trouve que la machine est bien trop grippée, depuis de nombreuses années, préconisant l’économie au profit de l’humain.
Nous commençons à vivre avec des douleurs, des angoisses, des pertes humaines, des conséquences économiques catastrophiques.
Mon amie, à l’ambassade de Chine me disait : « personne ne pouvait voir le danger car les autorités chinoises n’ont pas voulu montrer les vrais dégâts , ni qu’elles étaient totalement dépassées ».
L’incertitude liée à l'épidémie qu'on est en train de vivre, a déclenché une forme de panique mondiale.
Alors partout, les événements s’annulent, certains pays ferment leurs frontières, les rues se désertent, les lieux de vie se vident, mais nos aéroports sont restés trop longtemps ouverts !
A ce jour, je réfléchis sur ce qu’il faut souhaiter, pour la suite, comme changement.
Je ne sais pas vous, mais moi, je m’interroge beaucoup sur ce que je devrais changer déjà autour de moi pour faire mieux.
Ce confinement nous apprend certainement à nous apprécier d’avantage,
à découvrir notre espace intérieur, notre soi.
Nous nous rencontrons nous-mêmes, sans pouvoir fuir.
Cet espace intérieur, que nous négligeons tant par la fuite en avant d’une course folle de notre civilisation, est à redécouvrir.
Cette fuite en avant, que nous nous imposons, doit être freinée .
Faire toujours plus , faire toujours plus vite, faire toujours plus, plus, plus !
Ce moment étrange nous fait prendre conscience de du temps qui passe et … que nous sommes faibles, vulnérables et mortels…
Ce drame sanitaire est surtout un drame humain et c’est aussi un révélateur qui nous fait découvrir que nous sommes tout simplement des femmes et des hommes.
Nous sommes en confinement et chaque pays adopte des mesures draconiennes, avec des distances sociales maximales, des masques (en nombre très insuffisant), avec des statistiques morbides et des conseils sanitaires répétitifs à outrance, pour nous responsabiliser (et nous culpabiliser), avec la peur de cet inconnu qui peut être partout et frapper n’importe où, n’importe qui…
Et en même temps, nous avons en tête les cris d’alarme du monde de la santé auprès des autorités concernées, une situation catastrophique dans les hôpitaux, les EPAD publics, qui est bien réelle hélas…
Pourtant, les personnels soignant sont bien présents, au risque de leur vie, réservistes volontaires exténués, fatigués, courageux.
7 jours sur 7, sans protections suffisantes indispensables, la peur au ventre, à toutes les heures, bravant ce CODIV 19, pour sauver et soigner des personnes.
N’oublions pas les professions dans l’ombre qui sont indispensables :
Chauffeurs routiers sans abris, éboueurs, télé travailleurs pour sauver leurs entreprises, producteurs agricoles, caissières sans masque, le plus souvent, qui affrontent chaque jour ce fléau pour notre survie, sans oublier enseignants connectés, élèves consciencieux à la maison, parents enseignant et forces de l’ordre.
Pour tous ceux qui travaillent pour nous tous, compréhension et respect !
Ils sont nombreux à assurer le service public, tant décrié, trop souvent pointé du doigt par bon nombre de responsables politiques.
Ne dit on pas que « le service public est la seule richesse de ceux qui n’ont plus rien » ?
Il reste le seul rempart contre les inégalités sociales et territoriales.
N’oublions jamais que lorsqu’on attaque la fonction publique, on menace la République.
Des services publics de qualité avec des agents traités correctement, c’est la garantie d’une société plus juste.
Désormais ce sont eux qui, aujourd’hui au travail, sont présents pour sauver des vies et permettre au plus grand nombre de survivre dans le confinement.
Quelle place allons nous donner au service public, après cette crise sanitaire ?
Nous devrons donner, plus que jamais, les moyens pour faire perdurer ce modèle de société que bon nombre de pays nous envie.
Et si cette crise était une opportunité !
- Celle de prendre enfin du temps pour nous, pour nos proches, de lire, d’écrire, d’écouter de la musique, de réfléchir à partager nos forces et nos rires, renforcer notre amitié, malgré cette lourdeur.
- Celle de réfléchir sur cette crise sanitaire, économique et identitaire planétaire, sur fond d’enjeux climatiques importants.
- Celle de penser à une autre façon de dessiner notre vie autrement
Le confinement, ce repli sur soi doit nous donner l’occasion de prendre du recul et de nous interroger pour reprendre un peu la maîtrise de notre bref passage sur terre en nous tournant plus vers les autres et ce qu’ils ont de meilleur.
La solidarité nationale, européenne, mondiale sera-t-elle au rendez-vous ? Ou allons nous avoir des réflexes individualistes ?
Va-t-on enfin écouter le bruit de la rue ?
Va-t-on enfin investir en matière de santé publique : dans les hôpitaux, les maisons de soins, les EPAD publics…?
Va-t-on soutenir suffisamment la production et l’emploi avec un plan d’urgence Européen ?
Mais cette expérience douloureuse va aussi nous permettre d’ouvrir nos yeux,
sur des lendemains incertains qui sont à prévoir.
Que vont devenir nos artisans, nos commerçants, les employés, mais aussi les ingénieurs, le personnel de maison, les intermittents du spectacle, comédiens et artistes en galère… la place de la culture ?
Et pire, ne va–t-on pas durcir le code du travail sous prétexte de relancer
l’ économie ?
Et quelle place allons nous donner à l’environnement… ?
Cette crise est une formidable accélération du changement, particulièrement sur la transition écologique, d’ailleurs chacun de nous peut le constater chaque jour et l’apprécier.
Car au-delà des effets positifs à court terme sur notre environnement, en raison de la chute d’activité et des déplacements, qui peuvent nous paraître formidables, j’ai bien peur que la crise sanitaire grave devienne une catastrophe pour le climat, au nom de la relance économique.
N’allons nous pas nous retourner vers l’industrie fossile en relançant l’industrie gazière, pétrolière ?
Ne va-t-on pas remettre en cause les premières mesures prises lors de la COP25, pour lutter contre le changement climatique ?
Qu’elles sont les pistes de réflexions sur les énergies renouvelables à la lumière des évènements actuels ?
Quels engagements allons nous prendre ?
C’est une transformation irréversible, une véritable transformation de la société et de l’économie, que nous devons repenser.
Ce qu’il faut viser est une communion entre l’Homme et la Nature.
Un retour au « made in France », retour à la terre nourricière, retour à la recherche de la suffisance alimentaire, un retour enfin et surtout à l’autonomie sanitaire.
Cette expérience douloureuse doit nous permettre d’ouvrir nos yeux, pour ne plus attribuer prioritairement les produits français aux marchés chinois, comme le secteur pharmaceutique, l’agro-alimentaire et la chimie .
Vous devez entendre : « rien de sera plus comme avant » !
C’est peut-être, tout naturellement remettre :
L’humain au centre de nos priorités
L’intérêt général contre la logique marchande
La nature à sa juste place
Albert Camus a écrit : « Ce que l’on apprend au milieu des fléaux, c’est qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser. »
Car la France des femmes et des hommes de cœur est faite de solidarité, de partage, de consolation et d’attentions.
Alors courage, patience, espoir à vous toutes et tous !